top of page

La biologie des systèmes rencontre la naturopathie fonctionnelle et la psychosomatique intégrative

Dernière mise à jour : 14 nov. 2022



Grâce aux expériences acquises au cours de ces trente dernières années, le développement et l'application du modèle de naturopathie fonctionnelle ont démontré sa capacité à améliorer la prise en charge des sujets atteints de maladies chroniques complexes et/ou psychosomatiques. 

Le modèle de la naturopathie fonctionnelle fournit un système qui traduit efficacement la compréhension émergente de la régulation de la structure et de la fonction de l'individu en pratique holistique.


La fin des années 1980 a été une période remarquable dans le développement de la médecine. C'est à cette époque que nous avons assisté aux progrès de la génomique et de la biologie cellulaire. La rencontre passionnante de ces domaines a fourni au monde des informations mécanistes sur de nombreuses maladies qui avaient déjà été décrites mais pas entièrement comprises. 


En voici un exemple :

Le Pr Roger Guillemin, prix Nobel de médecine 1977, a inauguré la recherche sur les hormones cérébrales. Son travail a mis en lumière une classe entièrement nouvelle de substances impliquées dans la régulation de la croissance, les métabolismes, la reproduction et les réponses au stress.


Ses travaux ont eu un impact considérable sur des pathologies très diverses comme les troubles de la thyroïde, les problèmes de stérilité, le diabète et différents types de tumeurs.


Cet environnement intellectuel, superposé à des décennies de découvertes révolutionnaires qui ont marqué la fin du XXème siècle, a incité de nombreux praticiens à repenser l’approche des soins de santé du XXIème siècle !


La naturopathie fonctionnelle a évolué aux rythmes des avancées scientifiques et connait maintenant, parfaitement les mécanismes des dysfonctionnements ainsi que les réseaux de régulation.


La fonction à n'importe quel niveau, de l'organisme entier aux composants moléculaires de la cellule, peut s'améliorer ou décliner en fonction de l’interaction de l'individu avec son environnement, son mode de vie et son alimentation. Le modèle de naturopathie fonctionnelle pour la prise en charge des troubles s'intéresse moins à ce que nous appelons le dysfonctionnement ou la maladie, mais davantage aux processus dynamiques qui ont produit le dysfonctionnement.


La fonction peut être définie en termes de quatre sous-groupes interconnectés :

- la fonction physique,

- métabolique / physiologique,

- cognitive et comportementale,

- psychologique. 


De manière significative, ces sous-groupes peuvent être quantifiés en utilisant une évaluation des antécédents, des déclencheurs, des médiateurs et des signes ou symptômes d'un individu, liés aux dysfonctionnements dans chacun des quatre sous-groupes. 


Ce paradigme a donné naissance à une nouvelle discipline ; la Psycho-Neuro-Endocrino-Immuologie (PNEI) développée par Roger Ader (USA,1980).

Cette discipline décrit les réseaux de communication qui lient les systèmes biologiques et illustre les passerelles qui existe entre eux.

Le fonctionnement harmonieux de ces réseaux biologiques maintient l’homéostasie et assure le bien-être psychosomatique. Un déséquilibre de ces réseaux se traduit par l’apparition de troubles psychosomatiques.

Faut-il comprendre que toute maladie implique à la fois la psyché et le soma ?


Voyons quelques notions de la psychosomatique intégrative


La psychosomatique intégrative est, en ce début du XXIème siècle, une nouvelle approche scientifique intégrative de la psychanalyse, de la médecine et des neurosciences qui se réfère aux nouvelles disciplines comme la psycho-neuro-endocrino-immunologie.


La psychosomatique intégrative associe le modèle de fonctionnement psychique de la métapsychologie ainsi que les découvertes les plus récentes concernant le fonctionnement biologique et les approches récentes des neurosciences.


L'idée d'un lien entre le stress et le déclenchement des maladies est de nos jours de plus en plus admise, mais cette conception continue à intriguer les scientifiques. Quel est ce lien, par quel mécanisme ou quel système le psychisme peut-il être à l'origine d'une désorganisation somatique?

Les recherches actuelles ont ouvert quelques pistes.


Il semble clair qu'il n'y a pas de relation linéaire directe entre un événement de vie traumatisant et une réaction psycho-biologique déterminée. Un événement tragique (deuil, séparation, viol, accident, Covid-19...) est traumatisant en tant qu'élément faisant fracture dans la vie du sujet, mais il fait fréquemment écho avec d'autres évènements traumatiques de son passé, ceux-ci pouvant être restés en mémoire ou refoulés.

Un même événement traumatique n'aura ainsi pas le même impact ni les mêmes conséquences selon l'histoire, la mémoire, l'écho qu'il trouvera chez l'individu affecté. Il s'agit de la notion d’après-coup.


Il faut imaginer qu'un événement traumatique fonctionnerait comme déclencheur d'une pathologie à partir d'un état de vulnérabilité particulier.


Voici les réponses à la fois psychologiques et physiologiques face à un traumatisme :


Les symptômes psychologiques : l'anxiété, la dépression, la labilité de l'humeur, une amnésie, le clivage des souvenirs traumatiques de la conscience, l'interruption de la mémoire narrative explicite et la réapparition sous la forme d'expériences somato-sensorielles (flash-back)


Les symptômes physiologiques : l'élévation du rythme cardiaque, la réaction d'éveil, le taux de cortisol (cf Stress) immédiatement après le traumatisme.

Ce taux de cortisol aurait une valeur prédictive:

  • cortisol bas= risque de syndrome post traumatique ou burn-out

  • cortisol haut= risque de dépression


Une étude sur le rôle respectif des évènements de vie éprouvants (appelé stress majeur) et sur les tracas quotidiens (appelés stress mineur) a démontré que l'intensité des symptômes dépend bien plus de l'impact du stress mineur, c'est-à-dire les tracas de la vie quotidienne, et que la symptomatologie augmente le lendemain du facteur de stress ou de l'humeur dépressive et non pas le jour même.


Partant de ces constats, il est donc admis que le psychisme influence trois systèmes physiologiques :

  • Le système nerveux autonome (sympathique)

  • Le système neuro-endocrinien (axe hypothalamo-hypophyso-surrénnalien HHS)

  • Le système immunitaire


© Pascale FAIVRE-psychophysiologie du stress


Le Système immunitaire

Dans le langage commun, il existe des parallèles entre système nerveux et système immunitaire. (soi et non soi, réaction de défense, dépression et stimulation). De nombreuses études ont étayé cette relation neuro-immunologique :


- Il y a 40 ans, Roger Ader a émis l'hypothèse qu'une dépression nerveuse s'accompagne d'une dépression immunitaire.


- Chez des sujets endeuillés comparés à un groupe témoin il y a une diminution significative de la réponse lymphocytaire T, six semaines après le décès d'un conjoint,


- Mise en évidence d’une relation entre dépression et augmentation des polynucléaires neutrophiles circulants,

- Diminution du nombre et de l'activité des cellules natural killer (NK) et diminution du nombre total de lymphocytes T (LT) et B (LB).


- En analysant une population d'étudiants en médecine au moment des examens on retrouve une diminution du nombre relatif de lymphocytes sur le nombre total de globules blancs, sans modification du rapport LT auxiliaires sur LT suppresseur (CD4/CD8).


L'autre variation fondamentale retrouvée au cours d'une dépression est l'apparition possible d'anticorps antinucléaires à doses détectables. En effet, lors d'une dépression, l'auto-immunité naturelle peut s'emballer. Ceci est une hypothèse possible des maladies auto-immunes.


Enfin, des travaux ont montré que l'expression émotionnelle s'accompagne dans les vingt minutes d'une augmentation du pourcentage de cellules natural killer (NK) et de leur activité ainsi qu'une augmentation du pourcentage du rapport LT suppresseurs sur LT cytotoxiques.


Ces données ouvrent des pistes sur l’étiologie des troubles psychosomatiques.


Aujourd'hui, il semble très clair qu'une approche systémique scientifique de la naturopathie fonctionnelle, paradigme manquant de la médecine traditionnelle, pourrait soutenir le développement d'une approche centrée sur le bien-être individualisé. 


Le concept de structure-fonction peut maintenant être appliqué à la compréhension de la maladie d'une personne dans une perspective de biologie des systèmes. Forte de ces informations, la naturopathie fonctionnelle utilise ces données exploitables pour améliorer la fonction d'un individu grâce à la personnalisation de son mode de vie, de son alimentation et de ses interactions environnementales.

La naturopathie fonctionnelle peut être considérée comme un système d'exploitation pour intégrer les approches de la biologie systémique aux soins de santé dans un système qui peut être appliqué à la gestion de maladies psychosomatiques.


La naturopathie fonctionnelle se concentre sur les dysfonctionnements physiologiques sous-jacents d’un individu, ainsi que sur les causes sous-jacentes de ces

dysfonctionnements. Ceci est un processus complexe qui nécessite une formation avancée et de l'éducation, ce qui n’est pas toujours fourni dans les programmes d’éducation à la santé.


Pascale FAIVRE, sophrologue et naturopathe, formatrice et fondatrice de IANEVA


Vous souhaitez développer vos connaissances en PNEI ou Psycho-Neuro-Nutrion ? Je vous invite à découvrir nos formations :


Sources :

Ader R., Psychoneuroimmunology, New York, Academie Press, 1981.

Bartrop RW, Luckhurst E., Lazarus L., Lymphocyte function after bereavement, Lancet, 1977, 1°, 834-836.

Bland JS., Integr Med (Encinitas). 2019 octobre; 18 (5): 14-18.

Faivre P., Spleen ou Stress, ed. Amyris, 2016.

Thurin JM., Baumann N., Evènements de vie, stress quotidien et maladies auto-immunes, Stress, pathologie et immunité, 2003, éditeur Flammarion, 287p.

Dr Schiele S., Thèse de doctorat, La rectocolite ulcérohémorragique chez l'enfant et l'adolescent. Plaidoyer pour une approche psychosomatique associée, faculté de médecine de Nancy, 2009.

Scheifler SJ, Keller SE, Meyerson AT, Lymphocyte function in major depressive disorder, Arch Oen Psychiatry, 1984,41; 484-486.


Crédit photo kjpargeter - fr.freepik.com

bottom of page